Janvier 2019. Je me trouve à Bahar Dar, pour la fête de Timkat, aux sources du Nil Bleu, dans le nord de l’Éthiopie.
Janvier 2021. Pandémie du Covid-19 et guerre civile bouleversent la région. Les Éthiopiens peuvent-ils honorer ce moment aujourd’hui, cette Timkat qui célèbre chaque 19 janvier le baptême du Christ et l’Épiphanie ? Je pense à eux, à cette foi qui les porte, qui leur donne une force et un sourire lumineux en toutes circonstances, à leur immense ferveur qui m’a tant étonnée.
Dans toute l’Éthiopie – et dans le Nord en particulier, haut-lieu de l’histoire très ancienne de la chrétienté orthodoxe en Afrique-, au moment de Timkat, tout le pays s’arrête pour trois jours de célébration. Des milliers de pèlerins, entièrement vêtus de blanc, convergent vers les églises pour deux jours de prières à l’issue desquels leur baptême est renouvelé collectivement au lever du jour.
Les keberos (tambours), begeras (instruments à corde) et sistras (sortes de crécelles) rythment la cérémonie.
A l’issue du culte, la liesse se prolonge lors de processions hautes en couleurs, au cours desquelles les prêtres exposent les Tabots, copies de l’Arche d’Alliance, gardée au secret depuis des générations.